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Vincent(s) Kucholl & Veillon au "No Name",

portraiturés par Anne-Sophie et Benoît de Rous (studio #48)

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"No Name", au sous-sol de la tour Galfetti à la place Chauderon (Lausanne) est la troisième déclinaison d'un club qui fut jadis le "Cult", puis "Rouge City". C'est aussi la scène où Vincent Kucholl et Vincent Veillon enregistraient, de 2015 à 2017, leur émission télévisée le vendredi. Plus que ça, en fait: leur "stamm", leur réserve de costumes et accessoires, leur loge, un lieu un peu fait de bric et de broc modulable en sous-espaces, bars et mini-scènes.

Ce qui tombe bien car ce jeudi 21 janvier 2021 est une journée chargée: de 10 heures 45 à 17 heures, il est prévu de mettre en boîte pas moins de neuf "incarnations" des deux Vincent pour le projet d'album marquant leurs dix ans de collaboration (voir ici et ici les deux premiers reportages sur ces prises de vues). La feuille de route est serrée, pas question d'improviser. Anne-Sophie et Benoît ont passé, deux jours plus tôt, une dizaine d'heures à repérer les lieux, tester les poses, les éclairages, préparer le matériel pour réduire au maximum les temps de transition.

Pendant qu'ils mettent en place, avec l'aide d'Alex Annen, les LED, gélatines, flashes et réflecteurs nécessaires pour créer des ambiances souvent enfumées et contrastées, pas moins de trois assistantes - Léa et Lisa sont venues renforcer la productrice Maude Golay - puisent dans la vaste penderie et la collection de perruques des deux Vincent, puis les maquillent pour le personnage suivant. Tout cela est rôdé, précis.

Un des portraits se déroule à l'extérieur du club, dans un couloir annexe du passage souterrain de Chauderon qui - malgré les louables efforts de la Municipalité pour faire repeindre et égayer les lieux - traîne la sinistre réputation de rassembler discrètement sous son éclairage blafard vendeurs et acheteurs de drogue, les autres passants hâtant le pas pour sortir au plus vite de ce guêpier. Devant les murs recouverts de graffitis, Vincent Kucholl, un foulard sombre cadrant son visage, joue le rôle d'une mendiante sollicitant la charité de très sonores "s'il vous plaîîîît Madame, s'il vous plaîîîît Monsieur..." amplifiés par les boyaux de béton. Kucholl n'est pas du genre à faire les choses à moitié: même s'il ne s'agit que de portraits muets, il met tellement de coeur à l'ouvrage qu'à l'autre bout du couloir, un groupe de passants masqués s'agglutine et s'interpelle du regard, prêt à appeler la police si ces cris de détresse se poursuivent. La séance se clôt assez tôt pour éviter une intervention de la maréchaussée.

Pas mal d'accessoires ont été prévus aujourd'hui. Pour le portrait d'Anouck Jeanmonod, noyant sa solitude dans les sucreries, un cornet à la crème garni de sucre de glace (le deuxième, amené en réserve, ne sera pas utilisé...). Pour celui du présentateur sportif Bernard Aeschlimann, une cannette de bière. Pour celui de Christoph Studer, un cendrier rempli de mégots, obligeamment mis de côté par les voisins d'Anne-Sophie et Benoît de Rous.

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Leica M10 et M10 Monochrom, objectifs Summilux 35mm f1.4 et apo-Summicron 50mm. f2

© Jean-Claude Péclet, 2021. Reproduction soumise à autorisation 

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