
Mi-été de Taveyanne










Pouvoir des mots...
La mi-été de Taveyanne, célébrée le premier dimanche d'août, ne serait pas aussi populaire si le poète Juste Olivier - dont le chalet restauré de Cergnement se visite, près de Gryon - n'avait écrit en 1869 la chanson que chaque petit Vaudois a dû chanter, du moins sa première strophe (il y en a vingt-quatre!):
Voici la Mi-été
Bergers de nos montagnes
Compagnons et compagnes
Que ce jour soit fêté !
Voici la Mi-été
Cet hymne à la patriotique rusticité de "nos" montagnes règle gentiment leur compte à "ceux de la capitale":
Ainsi nous de Gryon
Dansons à Taveyanne
Comme ceux de Lausanne
Dansent sur Montbenon
Ainsi nous de Gryon
Et toc! On sait aussi s'amuser sur nos alpages. Non sans arrière-pensées...:
Les filles, les garçons
A tourner se hasardent
En tournant se regardent
On connaît ces façons
Des filles, des garçons
((pour la musique, voir ce document d'archives (1969) de la radio-télévision suisse, à partir de 6 minutes 30)
La Société de Jeunesse de Gryon organise la fête aujourd'hui encore, sans toujours maîtriser la logistique de celle-ci, envahie par les VTT électriques et les SUV. Suggestion: ne serait-il pas possible d'interdire ce jour-là l'accès automobile au hameau (à part pour ses habitants, peu nombreux) et de parquer les véhicules des visiteurs à un ou deux kilomètres de là, avec un service de navette pour les personnes à mobilité réduite?
Si la mi-été de Taveyanne est connue loin à la ronde, peu de gens se souviennent d'un autre événement, heureusement moins récurrent: le 13 juillet 1719, les 36 chalets que comptait alors le hameau (davantage qu'aujourd'hui) furent détruits par le feu, ainsi qu'une partie du village de Gryon. Double incendie criminel que ses auteurs présumés n'avouèrent jamais, même sous la torture. "Les accusés n'étant pas suffisamment convaincus, (les autorités judiciaires) se contentent des peines de la prison et tortures qu'ils ont subies, les condamnant de plus aux frais de la procédure", écrit 24 Heures.