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les Années Thatcher

Margaret Thatcher a mené les "Tories" à la victoire en mai 1979. Sitôt désignée premier ministre, elle a lancé un programme de réformes économiques qui ne faisait pas dans la demi-mesure. Maggie s'engageait dans un combat à mort, en tête de ses adversaires venait le très puissant National Union of Minewoekers (NUM). Celui-là vaincu, les autres se soumettraient.

L'enjeu était la fermeture de vingt mines, dans un premier temps. La grève commença en mars 1984 et dura un an. C'est à cette occasion qu'ont été réalisées une partie des images de cette série, à Londres, Glasgow et dans une localité près de Sheffield dont le nom m'échappe aujourd'hui. J'ai assisté à une actions nocturne préparée comme des raids de commandos, les affrontements avec la police étaient musclés.

Économiquement, la cause était entendue: produire du charbon avec des équipements vieux de plusieurs décennies n'était plus rentable (sans parler de l'aspect écologique, qui ne comptait pas alors). Mais la mine était bien plus qu'une activité d'extraction. Même dure, elle s'entourait d'une véritable culture avec ses clubs, sa vie sociale, ses règles, son langage et ses chants - et la solidarité syndicale, bien sûr. C'est pour cela aussi que les mineurs luttaient, et le cœur battait à leur rythme si la raison s'ouvrait davantage aux arguments du National Coal Board (NCB).

Parmi ces images, vous verrez celle d'une conférence de presse: l'homme tout à gauche est Arthur Scargill, président du NUM, figure emblématique de la grève. J'y ai mis aussi le portrait d'un jeune cadre sérieux qui devait probablement s'exprimer au nom du NCB, et dont je n'ai plus le nom. 

Trois ans plus tard, je revenais à Londres pour sillonner le quartier de Brixton, régulièrement secoué par des émeutes dont la composante raciale était assez importante. J'en ai profité pour faire quelques photos de rue dans la capitale. Il en résulte ce panorama forcément partiel des années Thatcher à leurs débuts, dans un pays fortement stratifié socialement. À les regarder quarante ans plus tard, j'ai l'impression qu'elles auraient pu être faites bien avant l'arrivée de la Dame de fer.

© Jean-Claude Péclet 2025​

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